Et si la construction de demain était déjà condamnée par nos choix de formation d’aujourd’hui ?

Aujourd’hui, le secteur de la construction — notamment la construction hors-site — est à la croisée des chemins. Nous vivons à l’ère d’une révolution technologique et écologique. Il semble que tout soit en place pour transformer radicalement la manière dont nous bâtissons nos villes et nos habitats. Pourtant, une question essentielle reste en suspens : qui construit demain ? Nos choix de formation et d’orientation professionnelle auront des conséquences irréversibles sur l’avenir de nos sociétés. Or, aujourd’hui, un trop de jeunes n’ont même pas conscience des possibilités qui s’offrent à eux dans ce secteur. Nous leur fermons l’accès à une vision radicale du futur. Sans même leur offrir les outils nécessaires pour se projeter dans un monde où la construction durable et l’innovation sociétale seront au cœur des enjeux. Selon une étude de l’Agence Européenne pour l’Environnement (2023), près de 60% des jeunes en Europe sont inconscients de l’impact direct de leur futur métier sur les défis environnementaux et sociaux. Cette ignorance pourrait avoir des conséquences dramatiques pour les générations futures, qui hériteront d’un secteur non préparé à répondre aux urgences écologiques. Il est donc légitime de se demander si la construction de demain était déjà condamnée par nos choix de formation d’aujourd’hui.

La réalité : une génération de travailleurs formée sans vision d’avenir

Nous formons des ouvriers, des techniciens, des ingénieurs… mais dans quelle direction ? À force de nous concentrer sur l’aspect technique et opérationnel, nous oublions l’essentiel : l’horizon d’un monde à reconstruire. Les jeunes d’aujourd’hui sont confrontés à un dilemme. D’un côté, un secteur de la construction qui peine à les attirer. En leur proposant des métiers perçus comme répétitifs ou peu valorisants. De l’autre, des défis écologiques et sociaux qui exigent une réinvention totale de notre manière de concevoir et bâtir. Le secteur de la construction hors-site, par exemple, promet d’être l’un des piliers de l’avenir durable. Mais comment pouvons-nous espérer que la génération de demain investisse ce domaine ? Si elle-même ne se sent pas préparée, pas inspirée, ou pas concernée par les enjeux de demain ?

Les conséquences : la fermeture des portes du futur

Si nous ne réinventons pas dès aujourd’hui notre manière de former les jeunes, nous risquons de voir une rupture de génération. Les travailleurs de demain pourraient se retrouver non seulement sans emploi, mais surtout décrochés de la réalité des enjeux globaux. Comment peuvent-ils être prêts à répondre aux défis environnementaux, sociaux, et technologiques si, aujourd’hui, nous leur apprenons à travailler sans une vision d’avenir ? La construction hors-site et les nouvelles technologies exigent l’adhésion active des jeunes. Celle-ci ne viendra pas si nous continuons à les former uniquement pour répondre à des besoins immédiats et de court terme. Et cela sans leur montrer ce que représente réellement leur travail dans un contexte plus large.

Le piège : quand on refuse d’ouvrir les yeux, on condamne les générations futures à vivre avec les erreurs des nôtres

Le secteur de la construction, qu’il soit modulaire, durable ou technologique, est fondamental pour les générations futures. Mais ce secteur doit avant tout être porté par des acteurs engagés. Qui sont capables de comprendre et d’imaginer l’impact de leurs actions sur l’environnement et sur le modèle sociétal global. À force de ne pas intégrer les enjeux globaux dans la formation des jeunes, nous risquons de les rendre inaptes à relever les défis de demain. En formant uniquement à répondre à la demande actuelle, nous les enfermons dans une vision court-termiste. Sans leur fournir les clés pour construire un avenir viable.

La solution : il est temps de former les bâtisseurs de l’avenir, pas seulement des techniciens du présent

La formation d’aujourd’hui doit inclure une vision radicale du futur. Chaque jeune doit être préparé. Non seulement à construire des bâtiments. Mais également à repenser la manière dont nous vivons, consommons, et interagissons avec notre environnement. Il faut enseigner la construction hors-site et ses innovations dans un cadre global et interdisciplinaire, intégrant la durabilité, l’écologie et la dimension humaine de chaque projet. Ce n’est qu’en formant des travailleurs responsables et visionnaires que nous pourrons espérer éviter la catastrophe. Former les bâtisseurs de demain, c’est aussi leur donner la vision du monde qu’ils vont façonner.

Le message clé : préparer les jeunes à construire pour les générations futures, pas seulement pour les besoins immédiats

Si nous ne changeons pas notre manière de former les jeunes aujourd’hui, nous les condamnons à vivre dans un monde façonné par des décisions prises par les générations passées. Il est temps de leur donner les outils et la vision nécessaires pour construire un futur où la durabilité et la responsabilité sociale seront au cœur des préoccupations. Le secteur de la construction doit être plus qu’un métier, il doit être une mission de reconstruction pour demain.

👉 Le véritable défi de la formation : bâtir un avenir, pas seulement des murs.