Architecture et habitat : célébrer, questionner, agir
Chaque premier lundi d’octobre, deux journées internationales complémentaires invitent à réfléchir sur notre cadre de vie : la Journée mondiale de l’architecture et la Journée mondiale de l’habitat. Ces deux rendez-vous offrent l’occasion d’interroger notre rapport à la ville, au bâti, aux ressources, et aux défis contemporains.
En 2025, les deux thématiques convergent vers un même défi. La résilience urbaine dans un contexte de crises multiples (climatiques, sociales, économiques, conflits).
« Concevoir la résilience » : la vision de la Journée mondiale de l’architecture 2025
L’UIA a choisi pour 2025 le thème « Concevoir la résilience » pour la Journée mondiale de l’architecture, qui sera célébrée le lundi 6 octobre 2025.
Avec ce thème, l’UIA incite les architectes — et plus largement les professionnels du bâti — à dépasser les réponses ponctuelles aux urgences pour développer des approches durables permettant aux espaces construits de :
- résister aux chocs (climatiques, sismiques, crises sociales…)
- s’adapter aux transformations (évolution démographique, usages, conditions environnementales)
- se régénérer ou se reconstruire quand l’effondrement est inévitable
Dans cette optique, l’architecture ne se limite pas à fournir un abri. Elle doit favoriser l’équité, la continuité, la cohésion sociale, la durabilité.
Ce thème pousse non seulement à concevoir pour le présent, mais à investir dans le futur. À rendre l’architecture plus “élastique” face aux incertitudes.
Journée mondiale de l’habitat 2025 : “Urban Crisis Response”
La Journée mondiale de l’habitat sera également célébrée le 6 octobre 2025 avec pour thème « Urban crisis response » (réponse aux crises urbaines).
Cette thématique invite à porter l’attention sur les multiples crises qui affectent aujourd’hui les villes :
- les effets du changement climatique (inondations, sécheresses, vagues de chaleur)
- les déplacements forcés (réfugiés, migrations internes)
- les conséquences des conflits (destructions urbaines, récupération)
- les inégalités socio-économiques exacerbées dans les métropoles
Le concept clé est de mobiliser des outils urbains — planification, technologie, gouvernance — pour répondre de façon proactive et collective aux crises, tout en renforçant la justice sociale et l’inclusion.
Convergences, synergies et défis
Les deux thèmes de 2025 — « Concevoir la résilience » et « Réponse aux crises urbaines » — se répondent fortement :
- Approche systémique : les bâtiments et le tissu urbain forment un tout ; agir sur l’architecture sans penser la ville, ou vice versa, est insuffisant.
- Durabilité et flexibilité : les deux thèmes encouragent des solutions adaptatives, évolutives, prêtes à absorber les aléas.
- Justice sociale : dans les crises comme dans la résilience, les plus fragiles sont les plus exposés — il importe de les placer au centre des réflexions.
- Innovation responsable : technologie, data, matériaux, modèles participatifs — mais toujours au service de l’humain et de l’environnement.
- Ressources limitées : dans les contextes contraints (budgets, savoir-faire, matériaux locaux), comment concilier urgence et qualité durable ?
- Temporalités contradictoires : les crises demandent des réponses rapides, mais la résilience se construit dans le temps.
- Compromis entre standard et contextualisation : une solution “universelle” risque d’être mal adaptée aux réalités locales ; à l’inverse, trop de personnalisation ralentit l’échelle.
- Gouvernance et coordination : multiples acteurs publics, privés, associatifs, citoyens — comment orchestrer efficacement ?