Apprentissage : un nouveau coup de rabot dans le financement
C’est désormais officiel : l’État baisse à nouveau les niveaux de prise en charge des contrats d’apprentissage. La réforme, portée par France Compétences et actée par un décret publié le 29 avril 2025, modifie le financement de 146 certifications, dont 140 à la baisse. Cette décision s’inscrit dans une logique budgétaire assumée… mais qui inquiète nombre d’acteurs de la formation professionnelle.
De quoi parle-t-on exactement ?
Le « NPEC » – niveau de prise en charge – correspond au montant que perçoit un CFA (Centre de formation d’apprentis) pour former un·e apprenti·e. Il est fixé par les branches professionnelles, puis validé par France Compétences. Depuis la loi “Avenir professionnel” de 2018, c’est ce mécanisme qui détermine l’équilibre financier des CFA.
Or, la nouvelle vague de révision réduit significativement ces montants pour la grande majorité des formations concernées, avec des baisses allant jusqu’à -10 %.
Pourquoi cette réforme maintenant ?
France Compétences est en difficulté financière chronique : son déficit a dépassé 10 milliards d’euros en 2024. Malgré les efforts pour contenir les dépenses, la dynamique de l’apprentissage – avec plus de 850 000 contrats signés en 2023 – pèse lourd dans le budget. L’objectif est donc clair : rationaliser les coûts, quitte à réduire la voilure.
Quelles conséquences pour les CFA et les apprenti·es ?
- Moins de moyens pour former correctement : avec des budgets resserrés, les CFA devront faire des choix. Certains risquent de réduire leurs investissements, voire de fermer des formations jugées trop coûteuses.
- Moins de marges pour innover ou accompagner les publics éloignés de l’emploi.
- Une pression accrue sur les équipes pédagogiques.
Pour les apprenti·es, cela pourrait se traduire par une offre de formation moins large ou moins adaptée à leurs besoins.
Et maintenant ?
France Compétences prévoit une nouvelle série de révisions à l’été 2025. De nombreuses voix s’élèvent déjà pour demander plus de transparence sur les critères de calcul des NPEC et pour défendre une approche qualitative de l’apprentissage, plutôt qu’une logique purement comptable.